Le revenu de base
Vous trouverez ici des informations concernant le revenu de base.
Notre vision
L’association Mon Revenu De Base soutient une définition du revenu de base sur ces critères indissociables :
Universel
Tous les membres de la communauté le reçoivent, quels que soient leurs revenus / situations professionnelles.
Inconditionnel
Il n’y a pas besoin de justifier une recherche d’emploi, ni de travailler en échange.
Individuel
Il est versé à chaque membre du foyer, sans considération des revenus de ses autres membres.
Cumulable
Il s’additionne avec toute forme de salaire issu d’un emploi déjà existant et de toute autre forme de revenus.
Permanent
Il est versé automatiquement de la naissance à la mort et assure un filet de sécurité pendant toute la vie.
Inaliénable
Il ne peut être saisi. Le bénéficiaire ou la bénéficiaire ne peut en être dépossédé.e.
Cette conception du revenu de base est aussi partagée par le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB). L’association Mon Revenu de Base considère que l’instauration d’un revenu de base ne doit pas remettre en cause les systèmes publics d’assurances sociales, mais compléter et améliorer la protection sociale existante.
Les expérimentations
Si les expérimentations sont nombreuses, elles sont peu connues et surtout, leurs bienfaits sont peu médiatisés. Plus intéressant encore, tous les résultats des expérimentations vont à l’encontre des idées reçues sur le revenu universel. Voici les résultats pour des plus connues :
Allemagne
En 6 ans, grâce au crowdfunding, l’association Mein Grundeinkommen a récolté assez d’argent pour distribuer un revenu de 1 000 euros par mois pendant un an à plus de 700 personnes.
Les premières observations proviennent de témoignages partagés par de nombreux·ses gagnant·es qui ont souhaité faire part de leur expérience à l’association.
Après avoir participé « un peu par hasard », une « slow business coach » évoque la fin d’une « peur existentielle ». Elle assure avoir dépassé ses tourments quotidiens : « En tant qu’auto-entrepreneuse, j’avais toujours ce stress de ne pas avoir assez de clients dans le mois pour pouvoir subvenir à nos besoins, à ma femme, mes enfants et moi […] Vivre sans cette peur de savoir si on aura assez d’argent pour subsister est la chose la plus importante qu’apporte le revenu universel. Ça ne résout pas tous les problèmes mais ça permet de se poser les bonnes questions sur la vie qu’on souhaite mener. » Elle a également pour projet d’écrire un livre sur son expérience de coach et sa gestion du temps : « Beaucoup pensent qu’il faut travailler dur pour bien gagner sa vie, mais on se rend bien compte que ces conditions de vie détruisent les gens. Le progrès technologique est censé nous apporter une autonomie mais on n’en profite pas. »
Un agent de centre d’appels en Allemagne ayant participé puis remporté son revenu universel en octobre 2014 quittait deux mois plus tard, un travail peu épanouissant à son goût pour suivre une formation d’instituteur.
Parmi les autres gagnant·es, aucun·e ne semble être tombé·e dans la fainéantise tant redoutée par les pourfendeur·euses du revenu de base. Beaucoup, au contraire, affirment que ce gain sur un an leur a permis de se créer des opportunités.
Canada
Certaines provinces canadiennes ont tenté des expérimentations de revenu s’apparentant au revenu universel, et ce depuis plusieurs dizaines d’années. La plus récente a eu lieu dans trois communes de la province d’Ontario, en 2017. 4 000 personnes entre 18 et 65 ans ont été tirées au sort pour toucher 16 989 dollars canadiens par an pendant trois ans. Bien que prometteur, ce programme, qui comprenait quelques conditionnalités, notamment en fonction des revenus, ne respectait pas le principe d’inconditionnalité propre à la définition du revenu universel.
Il avait d’ailleurs été proposé par un sénateur conservateur pour remplacer les programmes sociaux existants dans les localités touchées par la fermeture d’usines. Malheureusement, l’expérimentation a pris fin prématurément suite à l’élection d’un gouvernement libéral dans la province en juin 2018, car elle était jugée trop coûteuse (50 millions de dollars canadien par an). Une première évaluation sur un échantillon de 424 personnes donne pourtant une idée des bénéfices de la politique:
– 32% des personnes sont retournés à l’école et ont reçu une formation pour changer de métier
– 46% d’entre elles ont pu régler leur dette
– 33% des personnes n’ont plus eu recours à la banque alimentaire
Un projet pilote, le programme Mincome, avait été mené de 1974 à 1979 dans deux villes canadiennes, Dauphin et Winnipeg. Les évaluations de ce programme ont prouvé les bénéfices importants du revenu de base, notamment sur la reprise des études, la diminution des problèmes de santé mentale et la diminution des violences conjugales.
Pour en savoir plus:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_Mincome
https://korii.slate.fr/et-caetera/ontario-revenu-universel-base-experimentation-donnees
États-Unis
Plusieurs expérimentations du revenu de base ont eu lieu sur le sol américain depuis les années 70.
L’une des plus célèbres est celle mise en place par l’Alaska, qui est financé par les revenus du pétrole à travers un fond souverain. Chaque année depuis 1982, toutes les personnes résidant légalement en Alaska depuis au moins six mois reçoivent un dividende des revenus du pétrole, entre 1000 et 2000 dollars par an, mais dont ils bénéficient quelque soit leur âge ou leur durée de résidence dans l’Etat. Cependant, bien que ce revenu est permis d’éradiquer la pauvreté extrême dans l’Etat, elle ne permet pas d’assurer le minimum vital des habitants.
Plus récemment, en mars 2019, la ville de Stockton, dans le nord de la Californie, a expérimenté la mise en place d’un revenu de 500 dollars par mois pendant deux ans pour 125 personnes issues des quartiers défavorisés (dont le revenu était inférieur au revenu moyen des ménages de la ville). L’évaluation à l’issue de la première année a démontré plusieurs bénéfices, notamment une augmentation de l’activité économique (le taux de personnes qui a trouvé un travail à plein temps a augmenté de 28 à 40%), une meilleure santé mentale (moins de dépressions et moins de stress) et une plus grande capacité à prendre des risques et à faire des choix. L’évaluation préliminaire a aussi montré que les personnes bénéficiaires ont dépensé leur revenu principalement dans l’achat de nourriture, d’essence, de biens pour la maison et le remboursement de leur dette. Moins de 1% a été utilisé dans l’achat de cigarettes ou d’alcool. Le maire de la ville a crée une coalition pour promouvoir le revenu de base aux Etats-Unis, qui a été rejointe par plus de 40 maires, Mayors for a Guaranteed Income. Des programmes pilotes ont été lancés dans plusieurs villes américaines, dont Minneapolis et Atlanta.
Pour en savoir plus:
https://www.stocktondemonstration.org/ https://www.vox.com/future-perfect/22313272/stockton-basic-income-guaranteed-free-money https://en.wikipedia.org/wiki/Alaska_Permanent_Fund
Finlande
La Finlande a tenté une expérimentation du revenu universel pendant deux ans, de 2017 à 2019. Il ne s’agissait pas cependant d’un véritable revenu universel : le mécanisme n’était pas universel, ni inconditionnel et avait été tout d’abord pensé dans l’objectif de réduire le chômage. 2000 personnes entre 25 et 58 ans et en situation de chômage ont été tirées au sort et on reçu 560 euros par mois pendant deux ans. Aux yeux du gouvernement finlandais, l’expérimentation a été un échec car elle n’a pas permis de réduire le taux de chômage. Mais beaucoup de bénéfices ont été observés chez les participants, notamment sur leur bien-être : moins de stress, moins de dépressions, augmentation de la confiance envers les gens et les institutions et augmentation des activités dans la société hors de l’emploi.
Pour en savoir plus:
https://www.huffingtonpost.fr/atte-oksanen/la-finlande-a-essaye-le-revenu-universel-et-voici-les-vraies-raisons-de-son-abandon_a_23467996/ https://basicincome.org/news/2020/05/more-results-of-the-finnish-experiment-published/
Inde
Une expérimentation de revenu de base est lancée, conduite par l’association des travailleurs autonomes un syndicat qui défend depuis 40 ans les femmes à bas revenus. Chaque homme, femme et enfant dans 8 villages recevait un revenu individuel et inconditionnel tous les mois, pendant 18 mois : 200 roupies pour les adultes (2,70 euros) et 100 roupies par enfant.
Les effets observés furent largement positifs : l’état de santé des populations s’est amélioré (hausse des dépenses alimentaires et des dépenses médicales), les résultats scolaires se sont améliorés (l’assiduité à l’école a triplé), deux fois plus de personnes ont pu démarrer une nouvelle activité et le salaire moyen des femmes a progressé.
Kenya
Depuis 2016, l’association GiveDirectly a mis en place un programme de transfert de cash direct de 0,75 dollars par jour à plus de 14.000 ménages dans les comtés de Siaya et Bomet. Plusieurs groupes de bénéficiaires ont été mis en place pour étudier les effets du revenu de base en fonction de la durée et de la modalité du transfert. Le projet est planifié pour 12 ans et devrait prendre fin en 2028. Les évaluations préliminaires ont déjà observé des effets bénéfiques sur la santé des participants (moins d’insécurité alimentaire, amélioration de la santé mentale), sur leur bien-être économique (augmentation de l’emploi) et une augmentation de leur volonté de prendre des risques et de créer des entreprises.
Pour en savoir plus :
https://www.givedirectly.org/ubi-study/
Namibie
La Namibie a mis en place une expérimentation du revenu de base de 2008 à 2012 dans le village d’Otjivero. Tous les habitants du village (entre 1000 et 1200 personnes) ont reçu sans aucune conditionnalité 100 dollars nambiens par mois pendant deux ans, excepté les personnes de plus de 60 ans qui perçoivent une retraite universelle de l’Etat. A partir de 2010, le revenu a été réduit à 80 dollars/mois jusqu’en 2012. Le projet était financé majoritairement par des donations d’Eglises protestantes. Les résultats de l’expérimentation ont été excellents: réduction de 37% du nombre de personnes en insécurité alimentaire en un an, baisse de la malnutrition chez les enfants, augmentation de la scolarisation, de l’accès aux soins, baisse de la dépendance économique des femmes envers les hommes, chute du taux de criminalité et augmentation de 44% à 55% du taux de gens pratiquant des activités génératrices de revenus. Mais malgré les bons résultats de l’expérimentation, le revenu universel n’a jamais été considéré comme un droit économique mais plutôt comme un acte de charité et les syndicats s’en sont rapidement détournés, le considérant comme un mécanisme de protection sociale. L’expérimentation n’a pas été renouvelée après 2012. Par ailleurs, le fait de le mettre en place dans un seul village a eu pour effet d’augmenter l’immigration d’autres personnes vers ce village (sans pouvoir en bénéficier, des personnes des villages alentours voulaient nénamoins profiter des opportunités que la mise en place du revenu universel avait généré, comme l’augmentation des activités économiques par exemple).
Pour en savoir plus:
http://www.bignam.org/Publications/BIG_ten_years_later_report_2019.pdf
Ouganda
Le gouvernement distribua pendant 5 ans, 400 € à 12 000 personnes, âgées de 16 à 35 ans pour réaliser l’expérimentation.
Cinq ans plus tard, les revenus des bénéficiaires avaient augmenté de 50 % et leur employabilité de 60%.
Un autre programme en Ouganda a distribué 150 $ à 1 800 femmes pauvres, leurs revenus ont augmenté de plus de 100 %.
Distribuer de l’argent sans condition paie.
De toutes les expérimentations relatives au revenu de base, les avantages qui en ressortent sont nombreux, qu’ils s’agissent des bénéfices économiques (augmentation des revenus, de l’activité économique, de la volonté de créer une entreprise, de prendre des risques), des bénéfices sociaux (augmentation de la scolarisation, diminution de la criminalité) et des bénéfices pour la santé (physique et mentale). La qualité de vie, le bien-être, émerge au centre des préoccupations et devient politique.
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Les principaux questionnements
Voici une sélection non exhaustive des principales questions liées au revenu de base :
1. Le revenu de base va-t-il amener à une société de fainéants cyniques et paresseux ?
Affirmer que le revenu de base générera une société de fainéant.es, c’est considérer que vivre avec 1 000 € par mois, donc aux alentours du seuil de pauvreté est satisfaisant. Les résultats des premières expérimentations et les premiers éléments de l’étude menée avec la Fondation Jean Jaurès laissent entrevoir que le revenu de base entraînerait un gain monétaire plus important en faveur des « travailleur.euses pauvres » que des bénéficiaires du RSA. Ces dernier.es verraient cependant leurs droits garantis sans risque de rupture. Alors, le revenu de base serait socialement injuste ? Non, lorsque le principal préjugé est celui d’un prétendu « farniente pour tous »… Et, sincèrement, quelles seraient les contre-indications à donner à termes, une vie faite de plus de temps libre et de plaisirs au plus démunis ?
Comme le dénonce, John Kenneth Galbraith dans « The Affluent Society » en 1969 : « Pourquoi le loisir est-il si uniformément mauvais pour les pauvres et si uniformément bon pour les très riches ? […] il n’y a pas d’antidote contre la pauvreté dont l’efficacité soit aussi certaine que le versement d’un revenu. »
2. Pourquoi il faut donner de l’argent sans contrepartie ?
Donner de l’argent directement au plus démuni.es est plus efficace et plus rapide pour aider vraiment les personnes en souffrance. Cette révolution des mentalités semble déjà s’être mise en route suite notamment à l’analyse des protocoles et de la gestion de crise qui avait suivi le tremblement de terre en Haïti. De plus de nombreuses expérimentations sur le sujet viennent étayer ces arguments.
Une des premières idées reçues est que les pauvres sont incapables de gérer leur argent. Or, bien au contraire, ces dernier.e.s savent mieux que quiconque comment le dépenser pour s’en sortir. Si on reprend l’expérience en Ouganda en 2008 où des jeunes ont reçu un an de revenus sans condition, les résultats montrent que ces dernier.ères ont investi dans des formations, commencé à mieux se nourrir, trouvé un emploi … : ils.elles avaient juste besoin de capitaux pour se lancer. De plus cela contribue à dynamiser la politique locale : petit à petit tous les secteurs de l’économie en profitent, les enfants sont en meilleures santé, beaucoup plus scolarisés. Un net recul de la pauvreté est observé. Une autre idée reçue, qui a la peau dure…, insinue un coût démesuré pour la mise en place d’un revenu universel. Là encore, l’expérience de Londres en 2009 montra que de verser directement une somme aux plus démuni.es permis d’économiser plus de 8 fois ce que leur prise en charge coûtait auparavant à la société (en frais sociaux, de police et de justice). Alors, ne nous laissons pas aveugler par les croyances sur les effets pervers du revenu de base !
3. Est-ce envisageable de toucher un revenu dont le seul critère est d’exister ?
L’article 25, Déclaration Universelle des Droits de L’homme de 1948, stipule : “Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé et son bien-être et ceux de sa famille notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux, ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté».
Ainsi, pour y répondre, le contrat social proposé par le revenu de base réside dans une liberté nouvelle, offerte à chacun·e, d’opérer un choix : celui de travailler pour améliorer son niveau de vie, celui d’un engagement citoyen, celui de se consacrer à un proche, celui de permettre des changements de parcours, celui de faire face aux passages chaotiques d’une vie. Le tout en assurant le minimum vital relativement à sa santé et ses conditions de vie.
Notre société doit cesser de réduire l’existence d’une personne/ d’un individu à une somme perçue suite aux efforts qu’il·elle a dû fournir. Elle doit aussi soutenir, aider chacun·e à s’épanouir autrement et par la même renforcer les liens de solidarité entre toutes et tous. En ce sens, le revenu de base est un outil efficace et solide.
4. Qu’est-ce que cela pourra apporter à la société ?
Le revenu de base est un investissement sur le long terme pour permettre aux individus d’être plus libres et de créer une valeur davantage humaine dans un monde toujours plus oppressé par des “obligations” d’efficacité et de profits. Aujourd’hui, les parcours dans le monde du travail ne sont ni linéaires ni stable comme lors des “Trente Glorieuses”, mais fragmentés, mobiles, liés à des choix ou des contraintes de vie. Contrats précaires, “ubérisation” des métiers, réorientations professionnelles, création d’entreprise, engagement dans l’associatif ou l’humanitaire, nécessité d’accompagner la fin de vie d’un.e aîné.e, l’éducation d’un.e enfant ou une personne en situation de handicap, besoin de temps partiel, autant de sections de vie, parfois subies, parfois voulues, qui demande de cumuler à la “valeur du travail”, des aides de l’état et/ou une activité sociale. Le revenu de base est la garantie de pouvoir assurer ce cumul. Le travail n’est pas soluble dans le revenu de base : les deux ont vocation à cohabiter et à se combiner. Par voies de conséquences, cela réduira les aides de l’Etat vu que chaque citoyen·ne pourra mieux s’investir dans ses projets, pour son cercle proche et son cercle local. Par suite, cela contribuera à redynamiser les économies d’abord locales, puis nationales.Tout ceci n’élimine pas la nécessité de mener des politiques publiques en faveur de l’emploi, de la justice sociale etc… Le Revenu de base n’est pas la panacée, mais bien un outil pour affronter les défis d’aujourd’hui.
5. J’ai déjà un travail, qu’est-ce pourra m’apporter le revenu de base ?
Beaucoup pensent qu’il faut travailler dur pour bien gagner sa vie, mais pour certain.e.s, le travail n’est que subi et peut être destructeur La question sous-jacente, que chacun.e doit se poser est de savoir quelle vie il.elle souhaite mener ? En France, le travail devient de moins en moins un vecteur d’accomplissement personnel mais acquiert une image de dureté où le nombre de « burn out », d’accidents de travail et dépressions explosent ces dernières années. Il faut donc remettre l’humain au centre du débat « Travail » ! Précisément, le revenu universel peut libérer des énergies pour le travail associatif ou des activités artistiques peu rémunératrices, et jouer le rôle de subvention à une vie sociale plus épanouissante. Il peut aussi encourager la prise de risque et la création d’entreprises. De fait, les liens sociaux s’en trouveront renforcés, la générosité se développera et la créativité sera stimulée. Un changement de mentalité d’une vie subie vers une vie choisie s’opérera inévitablement.
6. Pourquoi l’idée du revenu de base qui n’est pas si neuve, a-t-elle le vent en poupe ?
L’une des réponses est à chercher du côté des nouvelles technologies, ce qui explique également pourquoi les pontes de la high-tech de la Silicon Valley y croient également. Selon le Forum économique mondial, 5 millions d’emplois seront détruits dans le monde d’ici à 2020. La faute, notamment, à l’automatisation. Un cabinet d’étude évoquait de son côté 3 millions de postes supprimés d’ici 2025 rien que pour la France. Les plus optimistes ou pragmatiques rétorquent que la destruction créatrice en économie existe depuis la première révolution industrielle et les révoltes des luddites contre les métiers à tisser. Mais cette fois-ci, les robots et l’intelligence artificielle ne touchent pas que les métiers peu qualifiés, mais toutes les professions. Bref, la classe moyenne est également concernée. Et oui…, le danger de perdre son travail commence à toucher les cols blancs, cœur de la classe moyenne. Même dans le secteur tertiaire, l’emploi humain est menacé comme le montre l’intérêt de plus en plus marqué des banques et des sociétés d’assurances pour les machines du type « chargé de compte virtuel ». Selon plusieurs instituts internationaux, 40 % à 50 % des emplois auront disparu dans les vingt prochaines années ! « L’humain est devenu une variable d’ajustement parmi d’autres. Un facteur toujours moins important, parce que les machines sont toujours plus prépondérantes dans le système de production du capital. L’humain finit même par être perçu comme le grain de sable qui fait que le système pourrait dysfonctionner», estime Daniela Cerqui, anthropologue des sciences à l’université de Lausanne. Comme Francis Blanche, plutôt que changer le pansement, nous voulons penser le changement !”